Homère, Iliade – Alessandro Baricco

Bonjour! Aujourd’hui je reviens avec une chronique un peu particulière. Je ne vais pas vraiment me concentrer sur l’histoire que nous propose ce roman, c’est-à-dire « L’Iliade », je vais plutôt me concentrer sur l’écriture. En effet, « Homère, Iliade » n’est pas une traduction de L’Iliade d’Homère, mais plutôt une transcription faite par le grand auteur Alessandro Baricco. C’est donc surtout de cette transcription de l’épopée homérique dont je vais vous parler.

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RÉSUMÉ :

« L’Iliade, chante cinquante et un jours de la dernière année d’une guerre de dix ans qui prend fin avec la conquête et la destruction de Troie. Elle chante des dieux, des hommes et des héros, inoubliables dans la colère et l’ambition, l’audace et l’ingéniosité, la vengeance et la pitié, tous prisonniers des frontières d’un éternel champ de bataille. »

Écrivain et musicologue, Allessandro Baricco, à partir d’une traduction moderne, a « réécrit » L’Iliade d’Homère, sans pour autant la transformer. Il a concentré l’essentiel, mis en lumière les personnages, laissés les dieux au second plan pour raconter de manière plus accessible une très grande histoire de sang, de guerre, de guerre et d’aventure, qu’est L’Iliade.

MON AVIS :

Je pense que peu de personnes aujourd’hui, peuvent se vanter d’avoir lu L’Iliade, la pure, la vraie. Je ne vous apprends très certainement rien de nouveau, mais l’Iliade tel qu’elle a été rédigée à son époque est extrêmement difficile à lire et à comprendre. On peut trouver de très bonnes traductions de L’Iliade en français, des traductions très réussies, qui peuvent parfois respecter l’hexamètre grec, mais pour lire cela il faut vraiment s’accrocher. À l’inverse, on trouve aussi des traductions très simplistes et raccourcies, mais souvent on perd l’essence même du récit et on lit quelque chose qui peut ne rien à voir avec le texte original. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des choses sympathiques, lisibles facilement et gardant l’âme du récit, « Homère, Iliade » de Baricco en fait partie.

J’apprécie énormément la façon de retranscrire L’Iliade qui a été choisie par Baricco. Déjà, il n’a pas vraiment coupé de scènes, mais a enlevé toutes les apparitions divines. C’est vrai que dans l’Iliade, les dieux ont une grande importance et cela m’a fait tout drôle de ne pas les voir agir, donner des ordres etc. Cependant, en enlevant les dieux, le récit est tout aussi intéressant. La structure du récit est alors tout à fait laïque, donc cela ne crée pas d’incompréhensions, le récit se tient. L’auteur, a aussi modifié le style, notamment au niveau du lexique, pour qu’il soit plus vivant et moderne. Je trouve cela parfait, car le vocabulaire initial, avec les litanies et tournures un peu spéciales, ce n’était pas forcément le plus agréable, pour moi en tout cas.

Baricco est aussi intervenu au niveau de la narration. Au lieu de n’avoir qu’un narrateur extérieur, nous en avons toute une diversité. En effet, plusieurs personnages vont à leur tour narrer une partie de l’histoire, à la première personne. Ce procédé rend la lecture bien plus accrochante et vivante.

Tout ce travail de l’auteur, donne quelque chose d’assez fidèle au texte d’origine, mais surtout de modernisé. Baricco a su enlever les éléments rendant la lecture ennuyante et pesante. La narration extérieure, trop impersonnelle a disparu, pareil pour les interventions divines cassant le rythme, ainsi que pour tout ce qui était « lourd » au niveau de la syntaxe. J’ai donc pris un énorme plaisir à lire cette épopée qui n’est pourtant pas ma préférée (je préfère largement l’Odyssée). C’est fluide, captivant, léger et agréable à la lecture. On n’a pas ce sentiment de lire quelque chose de falsifié, car ce n’est pas le cas et ça fait du bien. Avec cet ouvrage, on va à l’essentiel en prenant le plus agréable des chemins et je trouve cela excellent.

Au cours de ma lecture, il y a eu des moments où je me suis un peu ennuyé. Cela n’est absolument pas dû au travail d’ Alessandro Baricco au contraire. C’est simplement, que L’Iliade est une histoire qui ne me passionne pas forcément à la base, et quand venaient des scènes de bataille un peu longues, je finissais par me lasser. L’Iliade, c’est avant tout une histoire de guerre et moi ça ne m’emballe pas forcément. C’est aussi sur ce point que je vois aussi que cet ouvrage est génial, car j’ai su apprécier l’épopée sans pour autant être fan de l’histoire.

Baricco, a fait un certain choix à la fin du récit et je lui en suis infiniment reconnaissant. On termine notre lecture sur un passage de l’Odyssée où un aède chante la fin de la guerre de Troie. En effet, dans l’ Iliade on finit l’histoire sans connaître la fin de la guerre. Ici, pas de frustration, on finit l’ouvrage en connaissant la fin de cette fameuse guerre de Troie qui nous est racontée. C’est un petit détail qui pour moi a une grande importance.

Après le récit, l’auteur nous offre une apostille sur la guerre, qui donne une autre dimension à notre lecture. Cette apostille vaut vraiment le coup d’être lue, elle est enrichissante et intéressante. Je l’ai bien apprécié.

EN CONCLUSION :

Je n’avais jamais lu de Baricco, mais rien qu’avec ce livre je comprends pourquoi c’est un auteur si connu. Dans cet ouvrage, tout est fait avec justesse, intelligence et la narration est maîtrisée. J’applaudis le travail de transcription qui a été fait, qui modernise L’Iliade sans pour autant que l’on perde l’âme du texte d’Homère. C’est une lecture très agréable, totalement accessible à un jeune dès quatorze ou quinze je pense. Même si l’histoire en elle-même ne me passionne pas, j’ai passé d’agréables moments de lecture avec ce livre, que je vous conseille vivement!


Titre : Homère, Iliade

Édition :  Folio

Auteur : Alessandro Baricco

Parution : 6 Septembre 2007
Pages :  256 pages
Prix : 7,70€