Trollhunters – Guillermo Del Toro – Daniel Kraus

« Trollhunters » est un roman écrit à quatre mains, que j’avais très envie de lire. En effet, « deux de ces mains » appartiennent à Guillermo Del Toro qui est un producteur, scénariste et réalisateur mexicain assez connu. J’ai vu un de ses films qui n’est autre que « Le labyrinthe de Pan » et j’ai adoré l’univers qu’il a inventé. Vu l’imagination débordante de Guillermo Del Toro, je voulais vraiment découvrir ce qu’il allait alors proposer dans ce roman.

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RÉSUMÉ :

Tout commence en 1965, dans une petite ville de Californie où des enfants disparaissent mystérieusement. Un jour, c’est le jeune Jack Sturges de treize ans, qui est enlevé sous le regard horrifié de son cadet Jim. Quarante ans plus tard, Jim Sturges ne s’est toujours pas remis de l’événement marquant qui a marqué son enfance, à tel point qu’il est devenu un brin paranoïaque. Il a transformé sa maison en vrai forteresse, pour protéger sa famille. Sa femme l’a quitté, Jim vit seulement avec son fils Jim Junior, un lycéen. Malgré toutes les précautions prises par Jim Struges, une créature parvient dans la chambre de son fils et le kidnappe…

MON AVIS :

J’ai très vite accroché à ce roman, dès le prologue en fait. Ces histoires de disparitions, de créatures effrayantes qui sont des trolls, ça m’a donné envie. J’ai trouvé aussi l’écriture très fluide, on ne ressent absolument pas que c’est un récit rédigé à quatre mains. Il n’y a pas de mélanges de style, qui pourrait rendre la lecture déséquilibrée, vraiment tout est homogène.

Il y a une chose dans ce roman, qui m’a assez énervé et que je trouve lassant. C’est le contexte dans lequel se situe notre jeune protagoniste Jim. Il vit dans une petite ville d’Amérique, il va au lycée, n’est pas populaire, son ami est obèse, roux et porte un appareil dentaire, il y a un beau sportif que tout le monde acclame… Bref, je vais m’arrêter là, je pense que vous voyez déjà le genre. Vraiment, je commence à saturer, j’ai l’impression de trouver ça partout et c’est fatigant à la longue. C’est trop de clichés, trop d’éléments qui n’apporte plus de valeur ajoutée à force de les retrouver partout. Qui plus est, au fur et à mesure de la lecture on retrouve encore des éléments ou prétextes vus et revus. Pour n’en citer qu’un, par exemple il y a le fait que Jim s’inscrive au club de théâtre par ce qu’il est amoureux d’une fille qui y est.

Autrement, pour ce qui est de l’univers imaginaire, fantastique de ce roman, je n’ai rien à redire. J’ai retrouvé la patte de Guillermo Del Toro que j’ai apprécié dans son film « Le labyrinthe de Pan ». C’est un univers riche, mais pas complexe, tout est bien maîtrisé et de plus c’est un univers que je trouve original. Je n’ai pas l’habitude de lire des romans avec des trolls, du coup j’apprécie qu’il y en ait dans celui-ci. On retrouve le goût pour les créatures de Guillermo Del Toro et parfois j’aurai peut-être eu envie de davantage de descriptions. C’est un univers particulier, pas trop sombre et qui fonctionne parfaitement dans ce roman jeunesse.

Outre l’aspect cliché des personnages, je les ai bien aimé. Ils ont heureusement des caractères qui ne sont pas pour le coup totalement dans le stéréotype. Je ne trouve pas que ce sont des personnages incroyables, mais j’ai accroché à leur caractère, je me suis attaché et j’ai aimé les suivre. Jim, le personnage principal est très sympathique, j’aime particulièrement sa personnalité. Avec son acolyte Toby, ils forment un chouette duo et ils sont drôles.

Le rythme du récit est pas mal. La lecture est agréable, légère, sans prise de tête et on ne s’ennuie pas. Il y a quelques beaux passages, avec de belles émotions. Mais, j’ai trouvé que niveau actions et péripéties c’est plutôt faible et ce durant une grande partie du récit. Le rythme du récit bien que convenable, est assez linéaire. Lorsqu’il y a un peu plus d’action, ce n’est jamais très transcendant ou sinon il peut parfois y avoir des ellipses pour passer directement à la suite. Il y a également le fait que le déroulement de l’action soit trop prévisible, le schéma du récit est en lui-même aussi très prévisible. J’ai vite fait de comprendre comment les choses allaient se dérouler et je n’ai pas eu tort. Oui, c’est un roman jeunesse, mais quand même…

La fin a été la partie la plus amusante. C’est là que se concentre le cœur de l’intrigue et toute l’action. Cependant, l’action n’est toujours pas extraordinaire et très prenante, mais ça reste sympathique et plutôt accrochant. S’il y avait déjà eu cette même intensité d’action en milieu de récit, cela aurait bien mieux. Le dénouement est simple, clairement prévisible mais avec des éléments surprenants. J’ai bien aimé, c’est une fin de roman assez chouette finalement.

EN CONCLUSION :

S’il y a bien une chose que je retiens de ce roman c’est qu’il « fait » très jeunesse. Je lis beaucoup de romans jeunesse pourtant, mais là je dois reconnaître que c’était un peu trop enfantin à mon goût. La lecture reste cependant agréable et sympathique, c’est très plaisant à lire. L’univers fantastique est génial et les personnages fonctionnent bien. Il y a de belles choses qui ressortent de ce roman, comme l’amour familial ou les valeurs de l’amitié. Gros bémol sinon pour tout ce qui est des éléments clichés qu’il y a dans ce roman et que l’on retrouve PAR-TOUT ailleurs. À force de retrouver ces mêmes ingrédients dans des livres, dans des séries, dans des films, moi ça me lasse totalement.

Spontanément, c’est un roman que je ne conseille pas forcément. Mais si vous avez envie d’une lecture légère et sympathique, ça pourrait entièrement vous satisfaire.


Titre : Trollhunters

Édition : Bayard

Auteurs : Guillermo Del Toro et Daniel Kraus

Parution : 25 Mai 2016
Pages : 384 pages
Prix : 15.90€

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Génération K – Marine Carteron

Bonjour, je vous retrouve aujourd’hui pour ma chronique du roman « Génération K » de Marine Carteron.

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RÉSUMÉ :

Kassandre, Georges et Mina, sont trois jeunes que tout oppose. Pourtant, leurs destins sont étroitement liés. Ils portent chacun un ADN mutant, faisant d’eux des êtres aux pouvoirs redoutables. Leur ADN attise de nombreuses convoitises, ils vont devoir slalomer entre les pièges, traqués, ils vont aussi devoir se sauver. Mais, ils ne sont pas seuls… Le Maître revient… Ils sont la génération K et ce livre raconte leur histoire.

MON AVIS :

Ce roman, a immédiatement suscité mon interêt. Déjà, on commence la lecture sur un prologue, plein de mystère. L’intrigue se met en place dès le début et pour le coup j’ai directement été intrigué. Je sentais, que ça partait très bien. Ainsi, j’ai démarré ma lecture de manière positive. J’ai trouvé l’univers de ce roman assez intéressant, mais pas forcément des plus originals, vu que le thème de l’ADN mutant est assez utilisé et connu. L’ambiance de ce roman m’a par contre un peu dérangé. Je trouve que c’est une ambiance bien agencée, mais moi elle ne m’a pas plu. C’est une ambiance sombre, froide, angoissante et mystérieuse. Ce genre d’ambiance peut parfois me plaire, malheureusement là ça n’a pas été le cas.

Chaque chapitre est narré par un des trois personnages : Kassandre, Georges ou Mina. Ils vont chacun prendre des chemins différents, et j’ai apprécié les suivre dans leurs différentes péripéties. Ces trois personnages, sont bien pensés, ils sont complémentaires, mais les caractères ne sont pas assez développés selon moi. Les trois protagonistes peuvent avoir quelques aspects un peu clichés, et leurs caractères ne sont pas assez marqués pour que je m’y attache. Aussi, ce sont des personnages mystérieux et intrigants, je n’ai pas appris assez sur eux, dans ce premier tome, pour m’y attacher.

Le récit est dynamique, plein d’actions et de rebondissements. Il y a un rythme sympathique, on ne s’ennuie pas, ce sont donc de bons points. Mais, malgré mon enthousiasme du début, je suis allé de déconvenues en déconvenues. Je n’ai pas réussi à entrer dans le récit, je n’ai pas du tout été captivé. Ce sentiment de distance que j’ai eu vis-à-vis du récit, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas ressenti. Pourtant, à chaque fois que je lisais ce roman c’était pendant une durée plus importante que ma moyenne habituelle. Ce n’est donc même pas la faut d’une lecture trop saccadée.

Si je n’ai pas réussi à être entièrement entraîné par ce roman, je pense que c’est d’une part à cause des personnages. Je m’y suis vraiment peu attaché, même s’ils m’ont globalement plu. De ce fait, n’étant pas captivé ces derniers, j’ai eu du mal à l’être par ce qu’ils vivaient. Aussi, je pense surtout que le problème vient de la narration. J’aime les romans, où plusieurs personnages sont narrateurs, mais là je pense qu’il y avait certaines failles, ce n’était pas totalement solide. Par exemple, il a manqué pour moi de fluidité par moments. Aussi, je n’ai pas réussi à entrer dans le récit, car il n’y avait pas assez de descriptions. Je ne suis pas grand fan de description pourtant, c’est rare que j’en demande! Surtout que c’est un roman fantastique, il y a eu par exemple des créatures que je n’ai pas réussi à bien me représenter.

La fin de ce roman est tout à fait satisfaisante. On a vécu et appris de nombreuses choses au cours de ce premier tome, et on finit encore sur des passages mouvementés. Il se passe beaucoup de choses, des choses importantes, ça crée une certaine excitation et envie de lire le tome suivant. Malheureusement, il y a eu pour moi, là aussi un certain manque de maîtrise. Ça partait un peu dans un fouillis, que je n’ai pas trouvé plaisant.

EN CONCLUSION :

J’ai globalement aimé ce roman, mais je suis quand même déçu. C’est un livre, qui dès ses premières pages est plein de promesses et de bonnes idées. L’univers est chouette, l’ambiance sombre est bien créée, l’intrigue est également intéressante, tout comme l’histoire en elle-même d’ailleurs. Je n’ai cependant pas réussi à entrer véritablement dans ce récit, à cause de petits éléments qui cumulés ont eu un poids négatif. Les personnages ne sont pas assez caractériels, ça manque de descriptions pour bien se représenter ce que l’on lit. Parfois la narration n’est pas aussi très stable, je trouve. Tout cela est vraiment dommage car dans l’ensemble c’est un bon roman, intriguant, mystérieux, avec de l’action et des rebondissements bien placés.

Je ne suis pas assez convaincu,  je ne vais donc pas courir acheter le second tome (qui sort le 1 Mars 2017). Mais, bien sûr, si l’occasion se présente je le lirai car j’ai foi en ce que je puisse l’aimer intégralement, pour le coup.

Je ne peux pas vous conseiller ce roman de manière générale. Mais si vous aimez vraiment les romans fantastiques, où il est question de créatures, de pouvoirs et de traques, ce roman peut sûrement vous plaire!


Titre : Génération K

Édition : Rouergue

Auteur : Marine Carteron

Parution : 14 Septembre 2016
Pages : 304 pages
Prix : 14.00€

La passe miroir, Les fiancés de l’hiver – Christelle Dabos

Bonjour, je vous propose de découvrir mon avis sur le roman « La passe miroir » de Christelle Dabos. Ce livre, et même l’autre tome paru à ce jour, ont été plébiscités par un grand nombre. La booktubeuse Bulledop, n’a cessé d’en parler, partageant tout son amour pour cette série signée Christelle Dabos. J’ai donc décidé de découvrir le tome un et je vais vous en parler tout de suite. Fun fact : en choisissant ce livre dans un rayon à la fnac, une cliente lambda, me voyant le livre à ma main, lance spontanément : « Ah il est génial ce livre, il faut le lire! ».

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RÉSUMÉ :

Dans un monde fantastique, sur l’arche D’Anima, vit Ophélie. Derrière son aspect banal, de jeune fille myope introvertie, elle cache des dons d’animistes. Cette dernière peut en effet lire le passé des objets rien qu’en les touchant, et aussi rare que cela puisse être est même pour une animiste, elle arrive à traverser les miroirs. C’est une passe-miroir. Un jour, elle apprend qu’elle va être fiancé à Thorn qui fait partie du clan des Dragons. Elle va donc devoir quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale volante du Pôle. À son arrivée, elle va progressivement se rendre compte, qu’elle n’est pas au bout de ses peines, loin de là!

MON AVIS :

Dès les premières pages, j’ai été engloutit par l’univers fantastique de ce roman. Ce n’est pas un univers fantastique énormément marqué, donc j’ai été satisfait. Je trouve que ce monde dans lequel on évolue avec les personnages, est dans sa conception assez simple, mais il est original et ça fonctionne. On tombe dans quelque chose d’assez unique, avec de belles idées et tout cela est maîtrisé. J’ai donc adoré au fil des pages avancer dans cet univers fascinant.

L’intrigue principale de ce tome se met en place très tôt, ce qui est un bon point. C’est ce qui nous permet d’entrer aussi vite dans l’ambiance du récit, et d’être captivé dès le début. Malheureusement, il y a un bémol, c’est le bémol principal de ce livre pour moi. Après avoir découvert l’intrigue le récit devient long. Du début, à plus ou moins la moitié du livre j’ai vraiment ressenti que le récit avançait lentement. Il ne se passe vraiment rien d’extraordinaire. Je ne me suis pas ennuyé, car la lecture est quand même intéressante, j’aime l’univers etc, donc ça allait. Durant cette période, les actions n’étaient pas inutiles, c’est simplement qu’elle ne permettait pas d’avancer assez, au niveau de l’intrigue. On suit surtout l’arrivée, l’acclimatation d’Ophélie dans son nouvel univers… C’est sympathique, mais pas exaltant.

Dans le cas où j’aurais abandonné ce roman lors de la première moitié du roman, je vous aurais dit que cette lecture est une pure déception. Mais, puisque j’ai bien sûr lu tout le roman, je ne peux plus dire cela. En effet, vers la fin de la première moitié du roman (encore une fois tout cela est approximatif), mon intérêt a commencé à croitre crescendo. On commence alors à entrer dans le vif du sujet.

Pour ce qui est des personnages, je les ai sincèrement tous aimé. Secondaires ou non, méchants ou non, j’ai apprécié chez eux leur caractère et surtout ce qu’ils apportent au récit. À ce niveau, l’auteur fait un sans faute, elle a inventé des personnages qui marchent à merveille. Plus particulièrement, j’ai énormément aimé les deux personnages principaux, Thorn et Ophélie. Thorn, malgré son caractère antipathique, froid, les révélations qui ne vont pas en sa faveur et son côté mystérieux, m’intrigue. On a toutes les raisons de ne pas l’aimer, mais j’ai la certitude qu’au fond c’est une belle personne. Ophélie, je l’ai simplement adoré, malgré sa timidité et son insociabilité elle a un caractère affirmé dont je suis fan. Elle est m’a énormément fait rire aussi, c’est clair que je ne l’oublierai pas d’aussi tôt! Ce fût un pur bonheur de la suivre.

Précédemment, je disais que dès la seconde moitié du roman j’ai davantage été intéressé par le roman. Le dernier quart du récit a alors été ma partie FA-VO-RITE! Franchement, c’était dynamique, les actions étaient nombreuses, plus intéressantes et importantes. On en apprend davantage sur le pourquoi du comment Ophélie a été choisie comme fiancée pour Thorn. Il y a beaucoup de révélations et de rebondissements, qui sont très bien placés. Pour vous dire, je lâchais des cris de stupeur, tellement j’étais choqué et pris par ma lecture! Cette fin de récit est riche, captivante à souhait, simplement excellente. Bien sûr elle donne totalement envie de lire le tome suivant.

EN CONCLUSION :

Malgré une première moitié du récit que je juge lente et qui m’a déçu, j’ai beaucoup aimé cette lecture. Les personnages sont géniaux, tout comme l’univers de ce récit. Ce n’est que vers la fin du roman, que le récit prend toute son ampleur. On a de l’action, du rebondissement à souhait et c’est très prenant. Les révélations nous captivent, l’intrigue du tome suivant se met en place et nous donne envie de lire ce second tome. Pour moi, la fin du roman a été un coup de cœur, l’ensemble ne l’est pas car le récit n’est pas uniforme.

Je place beaucoup d’espoir sur le tome suivant, en espérant qu’il soit alors un véritable coup de cœur. En tout cas, pour l’instant je peux vous conseiller sans problème ce premier tome.


Titre : Les fiancés de l’hiver, tome un : La passe miroir

Édition : Gallimard Jeunesse

Auteur : Christelle Dabos

Parution : 6 Juin 2013
Pages :  608 pages
Prix : 8,65€

Brainless – Jérôme Noirez

Bonjour, aujourd’hui je vous propose ma chronique sur le roman « Brainless » de Jérôme Noirez. C’est un roman dont je n’avais jamais entendu parler et qui m’a attiré par sa couverture. Sur celle-ci on voit bien sûr le titre déjà en soi intriguant , mais surtout ce cerveau sous cloche de verre. Le résumé m’a convaincu qu’il fallait absolument que je lise ce livre, ce que j’ai fait!

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RÉSUMÉ :

Brainless, de son vrai nom Jason, est un adolescent  de la commune de Vermilion, une petite ville du Dakota du Sud. S’il tient encore à peu près, c’est grâce à ses injections de formol quotidiennes. En effet, Brainless est mort par étouffement, à la suite d’une ingestion massive de maïs. Oui, il est mort mais il vit, il mange de la viande crue, ne respire plus, ne dors plus, mais de façade il a « plutôt l’air normal ». Il est atteint d’une nouvelle maladie nommée SCJH (Coma homéostasique Juvénile). Il a, si l’on puit dire, « ressuscité », et est en quelque sorte un zombie. Ainsi, Brainless nous partage son existence un peu particulière…

MON AVIS :

J’ai vite fait d’adhérer à la singularité de cette histoire. Dans un univers purement réaliste, on a Brainless qui dénote. Pourtant, la singularité de Brainless est en quelque sorte standardisée, sa maladie est prise avec sérieux, elle porte un nom, de sorte que l’on penserait presque que cette maladie pourrait exister. Au début, je voyais plus Brainless comme un adolescent « handicapé » que comme un zombie.

Tout comme, n’importe quelle personne de son âge, Brainless va au lycée. Il a un seul ami Ryan, passionné d’enquête et de filature, celui-ci est cependant un peu voyeuriste sur les bords. Souvent, quand dans un roman il est question de vie lycéenne il est souvent question des mêmes profils type, ce roman n’y manque pas. En plus de ne pas en manquer, on retrouve même beaucoup de ces stéréotypes propres aux séries américaines. Cependant, les personnages n’ont pas des caractères trop exagérés et je n’ai pas ressenti cet effet « bas de gamme » et de lassitude, donc c’est un bon point.

Brainless est un personnage atypique et j’ai adoré le suivre. Il est mature, gentil, drôle, plein d’autodérision, il est donc tout à fait sympathique. J’ai beaucoup apprécié suivre sa petite vie, c’est agréable, léger et je ne suis pas ennuyé. Avant chaque chapitre, nous avons « Les confidences de Jason ». Passages de quelques pages où Jason/Brainless  zoome sur un moment précis de sa vie. J’aime beaucoup ces apartés, ils sont pleins de sincérité et grâce à la narration à la première on se sent proche du protagoniste.

Dans les chapitres en eux-mêmes, on suit surtout Brainless, mais la narration porte aussi sur d’autres personnages « stéréotypes » comme la fille hyper populaire du lycée, le beau sportif… J’ai apprécié le fait que ce qui se passe chez un personnage, est toujours lié à un autre que l’on suit aussi. Je trouve cela intéressant et intelligent de la part de l’auteur.  Le récit est bien construit, il est captivant, vivant et il y a un bon rythme. L’intrigue est prenante et délicatement bien emmenée au fil du récit.

Notre personnage principal, va connaître une histoire d’amour avec la gothique du lycée (encore un stéréotype!). Heureusement, (d’ailleurs, ça n’aurait pu l’être autrement, je pense) ce n’est pas une histoire à l’eau de rose, pleine de tirades enflammées. Dans la même veine que le reste, c’est décalé, drôle, cocasse. Mais, il y a quand même de très belles émotions et des passages assez émouvants. C’est aussi au moment de la romance, que l’atmosphère générale commence à devenir progressivement inquiétante. Ça devient plus cru, Brainless à des pulsions de zombies plus prononcés, comme une légère envie de cerveau humain…

Comme je le disais précédemment, l’intrigue avance avec finesse, mais arrivé au but, c’est vraiment explosif. Le roman n’était jusque-là pas très dynamique, mais je peux vous dire que ce final à largement tout compensé. Il y a énormément d’action, mais c’est parfaitement tenu par l’auteur. On fait face à des scènes de pure horreur, il y a de nombreux morts, du sang. Le roman n’est pas gore dans sa globalité, mais on peut dire que la fin l’est totalement. Cette fin est importante, car elle nous rappelle clairement que Brainless est un zombie et ce que cela implique. On sort entièrement du registre réaliste. Un univers sordide avec le sang, les zombies s’installe fermement et rapidement. C’est une fin horrible à laquelle on a droit, mais c’est une fin réussie et convaincante. Ainsi, l’auteur finit sa critique sur la société et le mode de vie américain, critique développée au cours du récit. Il donne aussi une morale : « Il faut se méfier des apparences ».

Néanmoins, en finissant ce roman, je n’ai pas été entièrement satisfait. Je suis resté sur ma faim. Selon moi, il aurait fallu beaucoup plus de pages à ce livre, j’aurais voulu que l’ensemble du récit soit bien plus développé. Je trouve qu’il y a de belles idées dans ce livre, mais l’auteur n’est pas allé au fond des choses. Je pense qu’il aurait pu créer des scènes fortes, créer des émotions plus prononcées, rendre ce roman plus poignant et marquant. C’est sûrement un choix de la part de l’auteur, mais moi, j’aurais voulu que ça se passe différemment :(.

EN CONCLUSION :

Alors, oui, j’ai beaucoup aimé ce roman. C’est intriguant , original, décalé, intelligent et tout simplement réussi. Brainless est un personnage attachant, son histoire, sa vie en tant qu’atteint du SCJH est le sujet de ce récit et j’ai adoré ce sujet étonnant. On suit sa vie, entre amour, amitié, lycée…et c’est agréable. On suit également d’autres personnages, de l’univers du lycée, qui sont des stéréotypes, que vous connaissez tous. Étonnamment ça ne m’a pas dérangé. L’intrigue est bien construite et donne lieu à une fin d’anthologie. Un peu avant déjà, on rentre dans quelque chose de plus cru, de plus gore et donc de plus réaliste du tout! Je dirai que l’auteur a su remettre l’univers des zombies au goût du jour. Seul gros bémol, ce roman m’a laissé sur ma faim, j’aurais souhaité que l’ensemble du récit soit plus développé et donc plus long.

Je vous conseille totalement ce roman, que vous aimiez les zombies ou pas, ça change, c’est original. Ne vous inquiétez pas, à part la fin, il n’y a pas énormément d’horreur.


Titre : Brainless

Édition : Gulf Stream

Auteur : Jérôme Noirez

Parution : 21 Mai 2015
Pages : 256 pages

Le sacre des trois – J.D. Rinehart

J’ai reçu ce livre en tant qu’épreuve non corrigée, en gagnant un concours express, organisé sur le compte Twitter de Pocket Jeunesse (@pocketjeunesse). Je les remercie encore pour l’envoi. Tout de suite, place à la chronique!

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RÉSUMÉ :

Le roi Brutan fait régner la terreur sur le royaume de Toronie, qui est en proie à une guerre civile. Il ne reste qu’un seul espoir pour le pays. Cet espoir est lié au destin des trois enfants illégitimes du roi. Deux garçons et une fille, qui selon la prophétie, régneront ensemble et dans la paix. À la naissance des enfants, tout a été mis en œuvre pour éviter ladite prophétie. La fratrie se retrouvera-t-elle pour la réaliser?

MON AVIS :

Tout commence avec le prologue qui nous présente l’origine de l’histoire, bien sûr, mais surtout la prophétie. En elle-même,  celle-ci m’a intéressé mais sans plus. À sa découverte je ne lui ai pas trouvé beaucoup d’originalité et d’ailleurs j’avais un sentiment de déjà-vu. C’est alors à tâtons que je commençais le récit, qui démarre treize ans plus tard.

Avec « Le sacre des trois », nous plongeons dans univers médiéval.  Celui-ci ne m’a pas attiré au départ, mais au fur et à mesure, je commençais à l’apprécier. On se retrouve dans une ambiance médiavale « basique », il n’y a pas d’excentricité dans les bases de sa conception. Le château, le méchant roi, les ennemies, bref, je trouve que c’est un peu du vu et revu. Par contre, si j’ai commencé à apprécier l’univers de ce roman, c’est notamment grâce à l’ajout d’éléments de fantasy. Ces éléments on été savamment ajoutés et on a quelque chose de plutôt agréable au final.

 Le début du livre m’a paru un peu long, on ne voyait pas trop où allait l’auteur. Mais une fois que tout se focalise sur la prophétie et sur l’enjeu qui en découle, mon intérêt a grandi. D’ailleurs, celui-ci n’a fait que grimper tout au long de l’histoire. Le récit en lui-même est assez attractif. L’intrigue est bien construite, l’enjeu principal est clair et nous captive. De toutes parts, il y a des dangers, des complots, de la perfidie. Tout cela relève le récit, sans le rendre lourd et incompréhensible. La quantité d’action augmente crescendo. Le récit est dynamique, intéressant, c’est une lecture réellement sympathique.

S’il y a bien une chose qui a un peu terni mon plaisir avec ce roman, je pense que c’est le style d’écriture de l’auteur. Vraiment, je n’y ai pas accroché. Rien d’horrible, n’ayez crainte, mais personnellement l’étincelle n’a pas pris. Elle a un style plutôt simple, en même temps ce livre s’adresse à de jeunes lecteurs dès l’âge de 11-12 ans. Ce n’est pas ça qui me gêne fondamentalement. En fait, je trouve que son écriture a un effet assez neutre, j’ai du mal à sentir sa sensibilité à travers sa plume. Cela m’a dérangé, car c’est un sentiment qui ne m’est pas habituel.

J’ai trouvé les personnages géniaux. Ils ont des personnalités et des rôles intéressants qui apportent une sacrée texture au récit. Nos trois personnages principaux, sont attachants, intrigants aussi, et j’ai adoré observer leur évolution. J’ai eu surtout un coup de cœur pour Tarlan, il est touchant, courageux, il a de belles valeurs et c’est pour moi une pépite.

La fin de ce roman est extrêmement rythmée avec beaucoup d’action, de rebondissements, de peurs et de surprises. Je trouve que ça finalise bien ce premier tome. Néanmoins, je trouve qu’il y en avait largement trop. À un moment, ça part dans tous les sens et ça devient un peu n’importe quoi. C’est dommage, parce que ça laisse une image finale un peu négative.

EN CONCLUSION :

En commençant ce livre je ne pensais vraiment pas l’aimé. La prophétie ne m’a pas éblouie et l’univers médiéval ne pas convaincu. Cependant, progressivement, l’univers a commencé à me plaire, le récit est bien construit et l’intrigue est captivante. Il y a ce qu’il faut d’action, de rebondissements, de suspense pour nous tenir en haleine. C’est une lecture simple et agréable, avec des personnages attachants et intéressants. La plume de l’auteur, par contre, ne m’a pas vraiment plu. Pour ce qui est de la fin de ce livre j’ai là aussi été un peu déçu, il y avait de bonnes idées mais ce n’était pas entièrement maîtrisé.


Titre : Le sacre des trois

Édition : Pocket Jeunesse

Auteur : J.D. Rinehart

Parution : 15 Septembre 2016
Pages : 352 pages
Prix : 16,90€